
La première fois que j’ai eu cette sensation indescriptible, celle d’être autant à ma place, c’est à Calgary.
Une bonne soirée une amie connaissant mon intérêt pour la cuisine m’a généreusement proposé de visiter la cuisine du restaurant familial.
Vous dire le feeling ressenti devant ces grands espaces où l’on devinait l’action de la soirée qui venait de ce terminer. Je pouvais m’y voir prendre place derrière les fourneaux! Oh le plaisir d’avoir TOUT à porté de mains, et que dire des espaces de travail immenses, des appareils et outils professionnels! Juste assez pour avoir spontanément envie d’y inventer de nouvelles recettes, vivre le plaisir de s’y lancer sans même devoir ce soucier s’il manquera quelque chose en cours de route. Pouvoir se lancer en plein processus de création et oublier tout le reste.
Ma soirée d’hier n’a fait que confirmer ce que je craignais depuis longtemps…lorsque l’on deviendra propriétaire, la cuisine va coûter cher en *$&%?*%.
Donc, ce samedi, je participais à ma première soirée avec les Marmitons de Montréal. Le concept des Marmitons est de se regrouper entre hommes pour cuisiner sous la supervision d’un grand chef. Pourquoi il n’y a pas de femmes dans cette organisation? Tradition oblige! Par contre les conjointes des marmitons sont invitées quelques fois par année à venir déguster ce que leurs zommes ont préparé. [Question d’éviter les divorces et de se garder quelques points pour les playoffs!]

Comment faire pour devenir un Marmiton?
Il faut être invité 3 fois par un des membres afin d’être accepté comme Marmiton! Il s’agit d’un cercle assez fermé, mais quand même accessible si vous connaissez un membre.
Alors, je me suis retrouvé dans mon élément samedi après-midi dans la méga cuisine d’une école d’hôtellerie qui avait été louée pour l’occasion…que c’était beau! Des chaudrons partout, des immenses hottes et des ronds de poêle au gaz à perte de vue…moment d’extase!

Pour ma première visite et la première soirée de la saison des marmitons montréalais, le chef invité était Alexandre Gosselin, chef et copropriétaire du restaurant Bar et Boeuf de Montréal. D’ailleurs vous pouvez lire une courte biographie sur le site de son restaurant.
Le menu qu’il a élaboré pour la soirée est le suivant:
- Salade de tomates cerise heirloom, jeunes fèves de soya, noix de pin, balsamique blanc, espuma au mozarella di buffala.
- Foie gras de canard poché au vin rouge épicé, purée de dattes meedjols, orange amère et pain d’épices.
- Sur une purée de courge butternut/marron, éclats de noisette, champignons de saison, moussante à la truffe.
- Granité au vin rouge épicé et foie gras.
- Ris de veau et pétoncles rôties crousti-fondant, purée de pois chiche aux zaatar, vinaigrette vierge au chorizo/sirop d’érable/mangue.
- Pannacotta à la vanille Bourbon, sirop basilic et fruit de la passion.
J’en connais déjà une couple qui salivent à la lecture de cet attirant menu…Mais ce ne fût pas le cas pour moi!
Je m’explique, malgré que j’aime pas mal tout ce qui se fait comme cuisine, j’ai toujours eu de la misère avec le foie gras. Demandez moi pas pourquoi…je ne sais pas…Et du ris de veau? COME ON!! il y a une raison pourquoi j’en ai jamais mangé!! Et en plus le pannacotta n’est vraiment pas mon dessert favori…
> bon départ pour une recrue n’est-ce pas?
On se retrousse les manches et on se dit que le but est de cuisiner avec des gens qui sont aussi passionnés que soi-même et que peut-être on va être surpris du résultat.


Pour cuisiner les 5 plats, nous avons été séparés en 5 équipes de 5.
Notre équipe fût chargée de la purée de courge butternut et cie, ma première impression? [En plus on pogne la plat du menu qui a l’air le moins intéressant coté culinaire!!]


J’ai été chargé d’enlever la tite peau qui reste sur les noisettes, ça semble futile mais c’est quand même le fun quand tu sais que ce que tu fais, malgré sa simplicité, aide ton équipe à réussir un plat!

Petite parenthèse, nous avons reçu notre premier verre d’alcool alors que nous n’avions même pas encore tous nos ingrédients sur nos jolies tables en acier inoxydable, une vraie affaire de gars tu dis? Tout ce qui manque au concept serait des télés dans les cuisines avec des matchs de la NFL…

Je ne vous raconterai pas toutes les étapes de la confection de notre plat (soit la purée de courge butternut/marron, éclats de noisette, etc), parce que ça serait trop long! [lire ici que je veux reproduire chez-nous et que je veux garder une certaine exclusivité!!] mais le résultat fût surprenant: une purée parfaitement homogène, garni de 4 variétés de champignons sautés, suivi de mes parfaites noisettes et de la mousse à la truffe.
Verdict du plat qui semblait le plus « ordinaire » de la soirée (selon ma première impression)??

O.M.F.G!
Traduction: Out of this world! [ok, c’est pas vraiment la traduction, mais je pouvais juste pas l’écrire.] Toute la subtilité dans la simplicité, je fût très impressionné.
Les autres plats faits par nos confrères étaient tout aussi bons et l’accord mets-vin fabuleux. Et il est arrivé quoi au foie gras et au ris de veau?? Les deux ont un nouveau fan, à vie probablement! Ils devront dire merci au chef pour ça! Et le pannacotta avec fruit de la passion et sirop de basilic ne laissait pas sa place non plus: À essayer à la maison très bientôt.



Petite cerise sur le sundae: lors du debriefing fait par le chef à la fin de la soirée, quelqu’un a demandé quel était le plat le mieux réalisé selon lui… je vous donne dans le mille: ce fût notre purée de courge!
J’ai vraiment adoré mon expérience et j’attend avec impatience la venue du deuxième événement.
Merci à Stéphan pour l’invitation!